La grande (et la petite) histoire de notre Parc – Partie 3

Par Suzanne Arbique

 

Récemment, j’ai organisé une conférence racontant l’histoire du Parc régional de Val-David-Val-Morin. L’intérêt de cette démarche était de deux ordres : le premier, évident, faire connaitre les événements qui ont mené la population des deux villages à acquérir d’immenses terrains pour en faire un parc. C’était un choix politique et financier important, car il affirmait que les Val-Davidois et les Val-Morinois  étaient d’accord pour investir beaucoup d’argent dans le plein air. Ce n’étaient pourtant pas des villages riches. Cette décision témoignait d’une grande confiance et d’un grand amour envers les espaces verts.

Le deuxième intérêt de la conférence était de rendre hommage à ceux et celles qui ont donné des centaines d’heures pour que ce magnifique projet aboutisse. Merci à chacun de vous.

Pour faciliter la compréhension des événements et aider la mémoire de mes conférenciers, j’ai créé cet historique. Je l’ai bâti à partir des souvenirs des nombreuses personnes que j’ai interviewées et des lectures que j’ai faites. À cet égard, je remercie tout spécialement Diane Séguin et Michel-Pierre Sarrazin qui m’ont donné généreusement accès à la mémoire du village, soient les archives du journal Ski-se-Dit.

Il est  possible qu’il y ait des erreurs dans cet historique; vous savez, la mémoire est parfois trompeuse.  Vous seriez bien aimables de me les signaler, car elles ont été faites de bonne foi et je ne voudrais en aucun cas porter préjudice à qui que ce soit.

Le texte entier se divise en 3 parties : Avant le Parc, L’idée du Parc,  Enfin le Parc !

Suzanne Arbique, 28 février 2018

Enfin le Parc !

2004 – fév. – Ça joue dur dans le futur parc. Le promoteur Sylvain Cousineau érige des barricades et engage 6 «patrouilleurs» qui décident qui passe ou non dans les sentiers. Il ne reste qu’environ 15 km de pistes de ski de fond accessibles au Far Hills. Des centaines de personnes sont refoulées et des barrières sont détruites, puis reconstruites, puis détruites, etc. Il y aura même une bagarre entre un touriste américain qui attaquera Sylvain Cousineau à coups de ski et ce dernier qui se défendra à coups de poing ! On recense 7 empoignades vigoureuses dont la dernière fut sanglante, selon un journal local. Ce promoteur dit qu’il veut mettre la pression pour forcer les négociations et obtenir plus d’argent. On crée de nouvelles boucles pour le ski et à Val-David, M. Jean-Louis Dufresne (de La Sapinière), solidaire,  maintient l’accès aux pistes par le stationnement de l’hôtel. Une nouvelle rencontre entre M. Cousineau et les représentants des municipalités a lieu. Rien à faire. Sa seule ouverture est de vendre ses terrains 30 000$ l’acre jusqu’à l’épuisement des fonds publics. Offre refusée, évidemment.

                – Cet hiver-là, les nouvelles raquettes font fureur dans la population et on consacre quelques sentiers à ce «nouveau» et pourtant très ancien sport.

                – 22 juin – Décès accidentel de Pierre Gariépy, président de la Société de protection et de conservation du Parc régional Dufresne Val-David/Val-Morin. Cet avocat, très impliqué au Club de plein air de Val-Morin et pour le oui au moment du référendum,  nous manquera grandement. Une piste de randonnée reliant les 2 secteurs du Parc porte d’ailleurs son nom, la Pierre-Gariépy. Myriam Tison assume l’intérim de la Société de protection et de conservation du Parc régional Dufresne Val-David/Val-Morin. Elle sera très impliquée dans le dossier de l’expropriation avec Paul Laperrière à V-D et M. Delage à V-M.

                26 juillet – Décès d’Anne Piché, conseillère municipale très impliquée dans le plein air et tout spécialement dans le projet du Parc. Elle a été victime d’un éboulis de pierres dans les Rocheuses. Les amis du plein air sont en état de choc et en grande peine. Le chalet d’accueil de V-D sera appelé Anne-Piché à sa mémoire.

                -nov. – On organise des corvées pour construire le chalet d’accueil du Parc régional Dufresne à Val-David. Beaucoup de gens y prennent part. Encore une fois, Paul Laperrière s’implique à fond de train. Il négocie avec M. Anderson, propriétaire de l’entreprise Les Maisons en bois rond laurentien et papa de Jason-Jay,  qui accepte de vendre au prix coûtant tout le bois nécessaire pour monter le chalet. Les coffrages Nudura ainsi que plusieurs autres commerçants font de même. Formidable, on aura un super chalet d’accueil à prix abordable ! Maintenant qu’on a les billots, les coffrages, etc.,  il faut le bâtir ce chalet. Paul Laperrière repart en croisade, il recrute environ 25 bénévoles qui feront le travail sous les ordres des frères Rondeau, bénévoles eux aussi. J’en profite pour saluer et remercier tous ces gens pour leur grande générosité.  On pourrait dire que grâce à eux, Le Parc, oui je le veux, est devenu pour le temps d’un automne, Le chalet, oui je le veux !

                 – On veut protéger le Parc. On en confie la gestion à un OSBL (Organisme sans but lucratif) en attendant de trouver la bonne solution.

2005 – 11 janvier – Les conseils municipaux de V-D et V-M, après consultations d’experts et analyses de la situation, en viennent à l’élaboration d’une stratégie d’usure avec le promoteur Cousineau. Les conseils municipaux votent des mesures d’empêchement (zonage, interdiction de construction, etc.) pour le pousser au pied du mur.  En effet, ce dernier avait réservé ses terrains par contrat en 2003 pour une somme de 619 000$, il avait alors 2 ans pour les payer et nous sommes en 2005. Il détient un droit d’utilisation sur environ 650 acres, on parle donc d’environ les 2/3 du parc envisagé. Il avait signé des ententes d’achat avec les propriétaires des terrains, il devait donc maintenant trouver l’argent pour finaliser et devenir vraiment propriétaire de ces terres. Mais entretemps, les vrais propriétaires ne pouvaient vendre aux Municipalités, car ils avaient signé une entente de 2 ans avec M. Cousineau. Impasse …

 Une firme compétente évalue maintenant ces mêmes terrains à 934 000$. La Société de protection et de conservation du Parc régional Dufresne Val-David / Val-Morin, en assemblée générale, réclame l’expropriation avec prise de possession préalable. Certains commerçants disent souffrir de la fermeture des pistes imposée par M. Cousineau, la baisse de clientèle est  réelle et les  skieurs pâtissent.

                – 14 mars –Les 2 Municipalités votent finalement des règlements en vue d’un processus d’expropriation pour enfin créer le Parc régional Dufresne. On offre 410 000$ (V-D) et 362 000$ (V-M) à Sylvain Cousineau. Le promoteur refuse ces sommes, il veut aller devant les tribunaux. Il exige entre 4 et 5 millions $. Il réinstalle ses barricades. Dans les 2 Municipalités, on prépare un Plan directeur des sentiers récréatifs non motorisés en vue de l’hiver prochain.

                Pour l’instant, c’est l’organisme Loisirs Laurentides qui gère la section récréative de V-D et Far Hills, la portion de V-M.

 31 mai – Inauguration du chalet d’accueil Anne-Piché par la Municipalité. Ce beau chalet, construit grâce à une subvention de la Municipalité, à la généreuse contribution des entrepreneurs et professionnels de la région ainsi qu’aux centaines d’heures données par les bénévoles. Deux artistes villageois bien connus: René Derouin et Jocelyne Aird Bélanger font chacun don d’une œuvre pour décorer le chalet.

                – juin – André Berthelet devient le président de la Société de protection et de conservation du Parc régional Dufresne Val-David / Val-Morin.

                – 12 sept.- V-M décide d’aller de l’avant pour l’expropriation malgré la hausse possible des coûts. L’offre au promoteur des Boisés champêtres est toujours de 362 000$. C’est donc une prise de possession. Le plan directeur est prêt et on veut que les pistes le soient aussi pour le ski qui s’en vient. M. Cousineau, plutôt que de faire une contre-proposition, réinstalle ses barricades dont certaines sont munies d’immenses clous qui ressortent. Gare aux imprudents qui dévalent les pentes …  Moi-même, j’ai failli être embrochée l’hiver précédent et je n’ai pas du tout apprécié.

                – 13 sept. – Le conseil municipal de V-D fait de même, donc front commun avec V-M. On vote le transfert des propriétés et la prise de possession des immeubles désignés sur l’avis d’expropriation.

                – 22 oct. – La Société de protection et de conservation du Parc organise une grande corvée afin de démolir les barricades et d’enlever les nombreux arbres abattus en travers des pistes. Une centaine de bénévoles accourent et s’en donnent à cœur joie.  Ils proviennent de différents organismes de plein air. Les Municipalités et les commerçants de Val-David fournissent la boustifaille ou contribuent financièrement. On fête la réappropriation du Parc. C’est la joie et l’allégresse encore une fois.

                – 28 nov.- Val-David ayant repris la gestion de son secteur, Gilles Parent est nommé directeur. À V-M, c’est René Levac, qui devient le directeur du secteur Far Hills. Micheline Loiselle et Suzanne Lapointe recrutent pour former Les Amis du Parc et Loisirs Laurentides gère le Parc régional Dufresne qui vante ses 100 km de sentiers retrouvés.

                – M. Smith au Far Hills développe des pistes pour le ski pas de patin en vue de la prochaine saison. Elles sont faites en respectant scrupuleusement les normes de la FIS. Il n’y en aura pas à Val-David tout simplement parce qu’on n’a pas la largeur de pistes nécessaire. On reste donc au ski classique.

2006 –   Ouverture officielle du Parc régional  Dufresne Val-David / Val-Morin. On commence à s’interroger sur la meilleure façon de protéger le Parc.

                – La raquette est une activité de plus en plus prisée. C’est un excellent sport pour tous. À V-D, les sentiers autour du mont Condor lui sont presque exclusivement consacrés. Sous la direction de Gilles Parent, les employés ajoutent les pistes F, H et surtout la L qui elle, est un vrai sentier créé pour la raquette. Mais, comment faire quand les sentiers sont glacés ? On commence à penser crampons. Ils sont une bonne solution, mais leur implantation sera longue et ardue, car quand ce n’est pas assez glacé, les marcheurs et coureurs en crampons défoncent les sentiers et les rendent dangereux, dit-on.

                – Il y a maintenant une trentaine de pistes défrichées et ouvertes pour le télémark dans le Parc. On en remercie surtout Marc Blais. Cependant, seules les plus connues au mont Plante et au mont King commencent à attirer d’autres adeptes. Ceux-ci reprennent la tradition annuelle du nettoyage des pistes et ce faisant, les élargissent et en font ce qu’elles sont devenues aujourd’hui. Saluons ici l’immense travail de Michel Eamer et de ses amis.

                – Un premier refuge est bâti en haut du Condor, il remplace la tente de prospecteur déjà montée. On établit aussi une toilette sèche pour garder l’environnement propre.

Mont Condor. Collection SHPVD.
 

                – 1er avril – Claude Lévesque ouvre une boutique spécialisée en vélos de montagne dans l’ancien local de Phénix Sports. Il hésitait entre Tremblant et Val-David, mais Gilles Parent et Serge Desrosiers ont su le convaincre de s’installer ici. Dès le début, il s’implique et organise des corvées avec ses amis pour développer de nouveaux sentiers et entretenir  ceux qui existent déjà. 

                – mai – Création de l’équipe de gardiens et guides volontaires. Le gardien-chef est Claude Lavallée. Ces bénévoles veilleront à la sécurité des usagers et au respect des règlements.

                – mai – Loisirs Laurentides organise une consultation publique pour commencer à établir un plan directeur pour le Parc.

                – L’équipe Laurentides de vélo de montagne remporte 5 médailles d’or aux Jeux du Québec. 9 participants, 5 médailles d’or ! Bravo aux jeunes et à leur entraîneur, Serge Desrosiers.

                – 9 sept. – 5e édition du Festival de blocs de Val-David. Cette compétition d’escalade a lieu au pied du mont Condor. Elle attire, cette année-là,  86 participants et de nombreux spectateurs.

Dominique Forget, Paul Laperrière, aidés de l’équipe de Passe-Montragne, ont organisé le Super Party Roc pendant au moins une quinzaine d’années. C’était une fin de semaine de compétitions d’escalade et le soir, on projetait différents films  en se régalant des bons soupers végétariens cuisinés par notre chère Georgia (la maman de Nico de Nico’s Pizza sur la 117 à Val-Morin). Des prix étaient remis qui récompensaient les meilleurs.

Ce Super Party Roc a commencé dans les années 80. Ensuite, Dominique et Paul se sont associés avec la Fédé et c’est devenu le Festi Roc qui est par la suite devenu le Festival de blocs. Vers 2007, l’école d’escalade Passe-Montagne se retire et la Fédé continue à l’organiser seule. Puis, pour une raison inconnue, ça cesse.

                – 5 nov.- Serge Desrosiers, maintenant de niveau 4 du PNCE est reconnu encore une fois comme le meilleur entraîneur de vélo de montagne. Quelques-uns de ses élèves sont sur l’Équipe du Québec.

                1er déc.  – 2e soirée de consultation publique organisée par Loisirs Laurentides qui porte sur l’aménagement et la mise en œuvre du Parc régional Dufresne Val-David / Val-Morin

                – décembre – Ouverture d’une école de ski de fond au chalet Anne-Piché

2007 – février – C’est l’impasse, pas d’union en vue pour une gestion intégrée des 2 secteurs. André Berthelet démissionne donc de son poste de président de la Société de protection et de conservation du Parc régional Dufresne de Val-David et de Val-Morin.

                –  23 mars – Les 2 Municipalités adoptent des règlements d’emprunt visant l’acquisition de 778 acres de terrains en vue de l’agrandissement du Parc régional Dufresne. On parle de 3 725 000$ à V-D et de 1 345 000$ à V-M. L’évaluateur engagé par les Municipalités avait estimé la dépense à 934 000$, mais la situation a changé.

                – mars – On présente un Plan directeur pour le Parc et cette étude, pilotée par Jacques Allard  alors directeur de Loisirs Laurentides, recommande une Fiducie foncière plutôt qu’une Fiducie d’utilité sociale.

                – avril : avant l’expropriation aux fins de Parc, on décide de tenter une conciliation avec M. Cousineau.

                Robert Lesage, directeur de l’école de ski du Parc, s’envole pour participer à la Coupe du monde en télémark en Allemagne. Ensuite, en Suisse, il compétitionnera pour le championnat mondial.

                 23 juin, Karine Travaillaud, membre du Club de vélo de montagne de Val-David participe à une étape de la Coupe du monde au Mont Sainte-Anne. Le club s’entraîne maintenant au centre Far Hills et porte le nom de CVM 2 VALS. Avec ses jeunes athlètes, Serge Desrosiers organise une série de courses régionales. Au fil des années, certains jeunes atteignent le haut de l’échelon au Québec et au Canada.

                – Cet été-là, Claude Lévesque, propriétaire de  Roc & Ride, fait installer des modules d’habileté pour vélos de montagne dans le stationnement du secteur Dufresne pour le plus grand bonheur des jeunes et des moins jeunes. Généreusement, il en fait don au Parc. C’est un succès !

2008 – mars – Gilles Parent s’envole pour la Haute-Savoie avec 4 pisteurs-secouristes nordiques qui iront parfaire leur formation. Les centres de ski de fond des Laurentides veulent uniformiser leur signalisation, leurs aménagements et leurs règles de sécurité.

                – Printemps – Les conseillers juridiques de Val-Morin affirment que la fiducie est illégale et Val-David tient mordicus à sa fiducie. Dissension … Le maire Brien à V-M  crée donc un OBNL au printemps 2008 pour gérer son secteur  alors que la Société de protection et de conservation du Parc régional Dufresne, après de nombreuses consultations et réunions recommande toujours une fiducie d’utilité sociale pour protéger le Parc.

                – À l’été, conseillés par les spécialistes d’IMBA (International Mountain Bike Association) et coordonnés par René Levac, directeur,  les aménagements pour le vélo de montagne vont bon train au secteur Far Hills.  On inaugure la Mathis nommée ainsi en l’honneur du jeune fils de René Levac.

                – Toujours cet été-là, Claude Lévesque, enrichit son parc de modules pour vélos de montagne avec des sauts en terre battue. Il a aussi le mandat de développer la piste A pour la rendre mieux adaptée pour le vélo. C’est ainsi que la A s’ajoute au réseau cyclable avec la L et la Césaire. Serge Desrosiers, avec des amis, défriche un circuit de vélo dans le secteur de La Belle Étoile au pied des parois.    

                – M. Yvan Lebeuf donne à la Société du Parc, un demi-million de pi. ca. à proximité du mont Césaire. Ce lot est traversé par 2 sentiers de ski et de vélo. M. Cree, quant à lui, a offert un lot dans le secteur de la rue du Lac. Une autre belle étendue verte protégée.

                – Automne – Les Amis du Parc sont toujours fidèles au rendez-vous au secteur Dufresne. La première journée de l’hiver, on sert au chalet Anne-Piché vin et fromages aux membres qui renouvellent leur abonnement et à la fin de la journée, il y a tirage. On peut gagner le remboursement de son forfait ou des billets d’entrée au Parc d’une journée. Durant tout l’hiver,  les Amis du Parc s’assurent qu’il y a des breuvages chauds, des collations et même une bonne soupe chaude. Les profits sont réinvestis dans l’achat d’équipement. Exemple : il y a maintenant un écran qui projetait La Grande Aventure du Ski, une série en 10 épisodes à laquelle Gilles Parent a collaboré.

2009 – 19 janvier – Réunion des membres des 2 conseils municipaux au bureau régional du ministère des Affaires municipales pour créer une gestion unifiée des 2 secteurs du Parc. Le mode de gestion bi-partite rend difficile le rapprochement.

                – 25 avril – Environ 300 citoyens sont réunis à l’église de V-D pour prendre connaissance du projet de fiducie d’utilité sociale mis au point par le conseil municipal  pour protéger le Parc Dufresne. La réunion de 4h s’est bien déroulée et une cinquantaine de citoyens ont pris la parole. Certains agents immobiliers contre la fiducie ont été pris à partie et ont dû faire acte de foi envers la protection du Parc. 

La population de V-D est déchirée, les positions se cristallisent. Le journal Ski-se-Dit publie de nombreuses longues lettres d’opinion sur ce sujet. Le rédacteur en chef, Michel-Pierre Sarrazin fait un appel au calme en précisant que le journal en est un de bonnes nouvelles, non de combat, par conséquent il est neutre et entend le rester. André Berthelet, reporter bénévole, décide de démissionner non pas parce qu’on le lui demande, mais pour pouvoir continuer à s’afficher pro fiducie d’utilité sociale sans nuire au journal.

                13 juin – Deuxième réunion à l’église pour le Parc. 17 mémoires ont été déposés à la mairie depuis la 1re rencontre dont la grande majorité est favorable à la fiducie d’utilité sociale. Les contre restent contre, mais n’ont rien à proposer. Il y a toutefois un souci pour V-M qui n’adhère pas à cette forme de protection du Parc. En effet, leur conseiller juridique maintient qu’une telle fiducie est illégale, sauf si une loi privée est votée, comme ce qui s’est passé au Domaine Saint-Bernard à Tremblant. Mais le député Cousineau refuse d’amener cette proposition à l’Assemblée générale. De plus, il interdit à tous ses collègues péquistes de supporter le projet. Que faire ? Une fois de plus, on décide de consulter la population. Il y aura donc un référendum à V-D le 1er nov. en même temps que les élections municipales. Encore une fois, chaque mois, Ski-se-Dit publie des pages d’opinions favorables et défavorables.

                – nov. – Par référendum, la population de Val-David refuse la Fiducie d’utilité sociale 55% contre et 45% en faveur. Stupéfaction ! Il faut donc trouver un autre moyen de protéger ce joyau.

                – La Municipalité de V-D veut agrandir le stationnement permettant l’accès au Parc, on doit donc démonter les modules d’amusement pour les vélos de montagne. Malheureusement, cela se fait si rapidement que ça devient une démolition.

2010 – Démission de Gilles Parent comme directeur du Parc. Il ne sera pas remplacé, la Municipalité décide d’assumer la gestion.

                -juillet- La 5e étape de la Coupe Québec de vélo de montagne a lieu au secteur Far Hills du Parc pour une première fois. Environ 450 jeunes cyclistes y participent et il y aura une dizaine de podiums pour nos 110 athlètes du CVM 2Vals. Cette formidable fin de semaine est le fruit d’une riche collaboration entre Serge Desrosiers, entraîneur, René Levac, directeur du secteur Far Hills, et la municipalité de Val-Morin. Les sentiers avaient été aménagés de façon à ce qu’il n’y ait aucune nuisance écologique. L’événement reçoit le prix de l’Organisation provinciale par excellence au Gala du mérite cycliste québécois.

                – La Fédération québécoise de la montagne honore Paul Laperrière. Il reçoit le prix de la Plaquette d’or pour son implication au cours des 25 dernières années dans l’aménagement des parois d’escalade du Parc Dufresne.

                – Une nouvelle équipe de patrouilleurs bénévoles est créée. Richard Matton en est le responsable. Salut chef-capitaine !

                – Une piste de glissade est inaugurée du côté de V-D pour le plus grand bonheur des plus jeunes.

2010 – Le Parc change de nom : en effet, la mairesse de Val-David accepte de changer le nom du Parc Dufresne créant un tollé et de nombreuses protestations. En effet, ni la Société pour la protection et la conservation du Parc Dufresne ni les citoyens n’ont été consultés. Il s’appellera dorénavant le Parc régional de Val-David – Val-Morin et il y aura le secteur Dufresne à Val-David et le secteur Far Hills à Val-Morin.

2011 – février – Création d’un comité consultatif pour le Parc régional, secteur Dufresne, par la municipalité. Il sera formé de 8 membres et sera la voix citoyenne pour V-D.

                – 6 et 7 août- 2e Coupe du Québec en vélo de montagne au secteur Far Hills. On attend entre 600 et 700 jeunes participants de niveau provincial et national accompagnés de leur famille et de leurs amis.

2012 – Alexandre Vialle, du CVM 2 VALS gagne le titre de vice-champion canadien et de champion québécois en vélo de montagne. Félix Burke demande à Serge Desrosiers de l’intégrer dans le Club et d’être son entraîneur en utilisant une approche méthodique et scientifique. À noter que Félix est maintenant membre de l’équipe olympique, bravo !

2013 – 17 août – Inauguration du sentier inter-villages Par monts et vals, ce sentier de randonnée qui relie 7 villages environnants et qui débute au secteur Far Hills.

                – Entre le 11 mai et le 8 septembre, se dérouleront au Far Hills, 8 courses régionales de vélo du Circuit Toyota Saint-Eustache.

2014 – juin – Un nouvelle piste de vélo de montagne est créée dans le Parc, la Rustique. Son plan d’aménagement  fut conçu par la firme spécialisée de François Létourneau pour  le Comité consultatif du Parc, secteur V-D. Plus d’une quarantaine de bénévoles se retroussent les manches et pelles et pioches en main, faisant fi des moustiques, font naître  la Rustique.

                – automne- Nouvel ajout au réseau cyclable : la Mont-Plante dessinée encore une fois par Létourneau. Le contrat d’aménagement est donné à Excavation Pierre-Étienne Ayotte. Il reste donc 2 pistes à faire au mont Plante et d’autres petits liens à terminer pour  compléter le plan d’aménagement approuvé par le Comité consultatif du Parc pour terminer l’offre vélo.  Du côté de V-M, on inaugure la Far Hills. C’est une piste Signature de type tracé simple réalisée Par la compagnie Enviroforêt. Elle s’adresse aux amateurs de calibre intermédiaire/avancé et se raccorde aux 32 km de sentiers existants.

                -déc. – Création de la Société du Parc régional de Val-David / Val-Morin qui remplace la Station récréotouristique de Val-Morin. Cette société à but non lucratif a maintenant la responsabilité entière de l’administration du secteur Far Hills. Le président est Denis Simpson, le vice-président : Hugo Massé et Louise Maurice représente la Municipalité. Louise et Hugo sont impliqués depuis très longtemps dans la création et la gestion du Parc. J’ai oublié de mentionner que le directeur du secteur Far Hills est maintenant Louis Paquette. Il a succédé à René Levac.

                – Serge Desrosiers devient entraîneur de l’Équipe Québec en vélo de montagne. Il essaie de combiner l’Équipe et le Club CVM 2 VALS, mais malheureusement, il devra abandonner le Club en 2015 et le Club, par manque de relève, cessera ses activités.

2015 – octobre – Création d’un nouveau comité de travail conjoint en vue de créer une gouvernance unifiée du Parc par les 2 municipalités. On en parle depuis si longtemps, cette fois-ci sera-t-elle la bonne ?

2016 – 2 mars – Le Parc devient une réserve naturelle. Le voilà à l’abri, bien protégé.

                -Passe-Montagne fête ses 35 ans et Le Rouet aurait eu 50 ans cette année. Bravo et merci pour ton engagement Pierre !

J’ai très peu parlé de l’escalade au Parc, alors c’est le temps. Au secteur Dufresne, c’est LE sport l’été. En fait non, les grimpeurs arrivent tôt au printemps, aussitôt que les accès sont dégagés et que les parois sont sèches et ils repartent quand la neige arrive. C’est donc un sport 3 saisons ici. Et l’hiver ? On raconte que certains mordus font de l’escalade de glace dans certains petits racoins mais, chut !!!

L’escalade sera discipline olympique en 2020 à Tokyo. Le format de compétition a été décidé à Québec et le Canadien Sean McColl, déjà champion du monde, a des chances de remporter l’or. Quelle fierté pour nous !

Val-David est considéré comme le berceau de l’escalade au Québec. Dans mes textes précédents, j’ai présenté les principaux pionniers. Permettez-moi des salutations spéciales à Claude Lavallée, Bernard Poisson, Gilles Parent et tant d’autres francophones qui suivirent les traces des anglos et Européens qui avaient vite saisi le potentiel des rochers de Val-David.  La plus vieille chaîne de montagne au monde. En 1968, Marc Hébert tourne le film Les Rochassiers et dès l’année suivante, la Fédération des Clubs de montagne du Québec offre ses premiers stages.

Puis, vinrent les jeunots : Hubert Morin, Normand Cadieux, Martine Lavallée, des natifs de Val-David qui voulaient eux aussi tripper sur les roches dans leur cour. Autres jeunots, Valdavidois d’adoption ceux-là, les frères Laperrière et Marc Blais. Paul Laperrière a ouvert un tel nombre des voies à V-D que son nom est indissociable de l’escalade au Parc. Il a créé, en 81, avec sa conjointe Dominique Forget, l’école d’escalade Passe-Montagne. Il a un parcours formidable de montagnard. Fin 70, il travaille comme assistant guide dans les Rocheuses et découvre sa passion. Instructeur dans son école, il formera des gens de la SWAT, de l’armée, des pompiers, policiers et tant d’autres. Formé par la Fédé jusqu’au niveau 3 (instructeur), il est maintenant juge de compétitions internationales d’escalade. Dominique et lui ont développé une formidable expertise en murs et prises d’escalade intérieure. Ils sont d’ailleurs rapidement devenus les plus gros producteurs et vendeurs en Amérique du Nord.

Le Parc est maintenant le site le plus vaste et le mieux développé pour l’escalade au Québec. On y trouve environ 700 voies et il est considéré comme l’endroit parfait pour enseigner. C’est vraiment la capitale de l’escalade dans l’est du Canada.

Falaises servant à la pratique de l’escalade à Val-David. Photo de Claude Savard, Collection Ski-se-Dit.
 

Puis, au fil des années, l’escalade de blocs a pris du galon, surtout avec l’avènement des matelas de réception qui diminuent grandement le risque de blessures en cas de chute. Le bloc a maintenant son propre système de cotation et nous avons environ 300 voies possibles réparties en plus de 6 secteurs. Le Parc a même  un pro de l’escalade parmi ses patrouilleurs : Jean-Dominique Saudan qui a publié un livre sur l’escalade de blocs au Parc.

Une nouvelle école de vélo de montagne est née en 2016 : PopCycle et déjà au printemps 2017, ils ont dû refuser des jeunes par manque de place. Il faudra ajouter des groupes l’an prochain, un vrai succès !

Et le ski de fond ?, me direz-vous. Eh bien, il se porte très bien pour l’instant. Les pistes ancestrales sont encore là, celles tracées dans le Parc et celles balisées hors du Parc.  Faut-il s’inquiéter ? Oui. Ce beau Parc nous amène de plus en plus de résidents et visiteurs qui veulent vivre proches de lui, ce qui signifie du développement résidentiel. L’éternelle histoire ! Comment faire ? En protégeant ces pistes. Il faut les acheter et les inclure dans le Parc. Mais ça prend de l’argent et un vouloir commun. Permettez-moi un souhait : que de nombreuses personnes donnent argent et/ou terrains au Parc via le Club de plein air de Val-David qui est autorisé à émettre des reçus de dons de charité aux fins d’impôt. Ainsi, il s’agrandira et protégera de plus en plus de territoire.

Cette histoire se termine à l’été 2017, j’espère qu’elle vous a plu et qu’elle vous convaincra, si vous ne l’êtes pas encore, que Oui, le Parc je le veux.

Présentation publique sur l’histoire du parc régional en 2017. Photo Ski-se-Dit.
Compétition de vélo au parc régional en 2018. Collection Ski-se-Dit.

 

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