L’église de la paroisse St-Jean-Baptiste de Bélisle

Rédigé avec Paul Carle

 

Au mois de juin 1917, Mgr François-Xavier Brunet, Évêque du Diocèse de Mont-Laurier autorise la fondation de la Paroisse Saint-Jean-Baptiste-de-Bélisle. L’érection d’une Chapelle sera terminée en août 1917 et le vingt-neuf du même mois, l’Abbé Ernest Brousseau célèbre la première messe.

La Chapelle St Jean Baptiste-de-Bélisle de 1917. La Chapelle St Jean Baptiste-de-Bélisle de 1917. Dessin, Archives de la SHPVD
 

C’est là un bel exemple, pour l’époque, d’une chapelle rurale à l’architecture de style classique. Sa construction au coût deux mille quatre cents dollars, convient aux moyens des trois cent vingt paroissiens et une souscription parmi ceux-ci rapporte la somme de mille cent trente dollars.

Nous devons à l’architecte maskoutain, René Richer, les plans de la chapelle. Construite en bois, elle mesure quarante trois pieds de longueur sur vingt trois. La charpente à claire voie est érigée par Joachin Reid. Dès la Messe de Minuit de Noël 1917, on reconnait l’exiguïté des lieux et on entreprend les démarches pour construire une église.

René Richer architecte

René Richer architecte. Archives nationales du Québec

En mai 1920, on procède à la construction de l’église paroissiale, selon les plans de l’architecte René Richer. La chapelle reste en place pour servir de sacristie. Au coût de quinze mille dollars l’église est enfin terminée juste pour les célébrations de Noël 1920.

 
L'Église de Val-David en construction en 1920L’Église de Val-David en construction en 1920. Photo Archives de la SHPVD

Ce nouveau bâtiment mesure cent vingt-cinq pieds de longueur sur cinquante pieds incluant la sacristie. L’aménagement intérieur ressemble étrangement à celui de l’église Saint-Pierre de l’île d’Orléans, avec son Chœur, sa Balustrade et ses Autels latéraux. Les murs de l’intérieur sont lambrissés de tôle embossée de dessins de fleur de lys et les murs extérieurs de clin-de-gorge ; des planches de bois qui donnent une certaine originalité par leur forme taillée.

Le clocher, de tradition française, est érigé au-dessus du portail et se prolonge au-delà du pignon de la façade. La cloche de l’église que l’on importe de Boston dans le Massachussett, pèse cent vingt-cinq livres.

Le vingt mai 1921, le territoire Belisle’s Mill, est officiellement décrété et nommé la Municipalité du Village de St-Jean-Baptiste-de-Bélisle

Les anciens de la Paroisse racontent que l’église est chauffée à l’aide d’une fournaise au bois, placée sur la terre dans le sous-sol de l’église, au-dessous d’une grille de métal encastrée dans le plancher de l’allée centrale.

L'Église et le couvent en 1924.L’Église et le couvent en 1924. Archives de la SHPVD

L’éclairage se fait à l’aide de lampes à l’huile suspendues à des équerres de fonte noires sur les colonnes latérales On connait l’avènement de l’éclairage électrique, vers la fin de 1921, grâce au moulin à scie qui fournit l’énergie. Plusieurs cultivateurs du temps paient leur dîme avec des cordes de bois de chauffage.

Rue-de-l'Église, Val-David, vers 1930 Rue-de-l’Église, Val-David, vers 1930
 

Vers 1940, le revêtement extérieur est rénové en bardeau de papier-brique, puis, en 1970 il est à nouveau modifié pour y installer de la brique, tintée de rouge, que l’on ajoute par-dessus le bardeau d’asphalte existant. Selon un expert qui a récemment constaté cet état de chose.

Église Val-David: intérieur vers 1940Église Val-David: intérieur vers 1940. Archives de la SHPVD
 

À cause des coûts élevés de construction de l’église, l’érection d’un presbytère est remise à plus tard pour se réaliser en 1930.

Le premiers Baptêmes et Mariages

Les nouveaux-nés sont baptisés dès le lendemain du jour de leur naissance ; En 1918, le trois janvier; Ernest Ménard, fils d’Honorius et de Mathilda Dandurand ; le 15 janvier, Jacqueline Guindon, fille d’Alexis et de Philamise Major et le 20 janvier, Adélard Paquin, fils de Joseph et d’Herméline Husereau. Les deux premiers mariages en 1918 : le 17 juin, Florence Paquin, fille mineure d’Alphonse Paquin et de Délia Bérichon avec Napoléon Beaulne de Montréal, fils de Phidime Beaulne et de Dumille Gauthier et le 11 août, Germaine Lamarche, fille mineure de Fabiesco Lamarche et de Marie-Louise Brisebois de Charlemagne, avec Henri Brisebois fils de Henri Brisebois et d’Adèle Juteau de cette paroisse.

Ordination. Le 31 janvier 1954, Le Père Philippe Dufresne, Oblat de Marie-Immaculée, est ordonné prêtre dans l’église paroissiale par Mgr J.E.Limoges, Évêque du Diocèse de Mont-Laurier.

Depuis 1917, les divers récits nous racontent le don de terrain à la Paroisse par Anthime Ménard.

Les terrains sur lesquels est bâti l’église appartiennent à Anthime Ménard et à Henry Berlind, président de la Instalment Sales Co. Nos recherches nous indiquent qu’il ne semble pas y avoir eu d’acte de vente ou de donation des terrains à la Paroisse par ces propriétaires.

Léonidas Dufresne qui constate l’imbroglio achète ces deux terrains en 1922 et il en fait don à la Fabrique. Ce premier acte de donation rédigé par Me Chaussé, notaire à Ste-Agathe-des-Monts, n’est pas enregistré aux archives du comté et celui-ci disparaît lors d’un feu à l’étude du notaire.

Le 10 avril 1978, monsieur Léonidas Dufresne fait exécuter par Me Yves Léonard, notaire à Ste-Agathe-des-Monts, un second acte, par lequel il fait don des terrains en cause à la Paroisse.

Un Orgue Casavant fabriqué à St-Hyacinthe en 1906, portant l’Opus 252, est installé dans l’église en 1979. La venue de cet instrument liturgique nécessite des aménagements de l’intérieur de l’église. On procède à la restauration du chœur, des autels latéraux et de la nef. Les confessionnaux sont déplacés à l’arrière. C’est par dizaines que nous comptons les paroissiens qui viennent offrir leurs services, citons ; Cyrille Beaudoin, Philippe Faubert, Honorius Laverdure et son fils Roger Laverdure, Jacques Monette, Claude Ouimet, Rémi Vézina et quelques membres de l’équipe Canada-Travail que dirige Réjean Paquin.

Les travaux de la peinture de l’intérieur sont exécutés par Armand Lachaine et les membres de son équipe; Robert Brazeau, Marcel Coutu, André Faubert, Jean Fournelle, Jean-Guy Lachaine, Laurier Lachaine, Marcel Ouimet, Roger Ouimet, Bernard Raymond.

Le vernissage des bancs de l’église, est réalisé par les employés de l’Hôtel La Sapinière. Jean-Louis Dufresne fait fabriquer une nouvelle porte pour l’entrée principale et paie les tapis à la grandeur et des nouvelles installations électriques sont réalisées par André Laverdure.

Le départ à la retraite du Curé Jean-Guy Brière en 1996, exige un réaménagement de la cure paroissiale. La nécessité de conserver le presbytère est de moins en moins évidente. Le 28 novembre 1996, Placements Fernand Dufresne Inc à Val-David, achète le presbytère qui devient une pharmacie. Par la suite, le trente et un octobre 1997, le secrétariat de la Paroisse aménage son officine à même l’espace de la Sacristie. 

L'Église en 1999L’Église en 1999. Photo Claude Proulx

Le 15 février 2001, on annonce la vente des douze bancs d’église qui se trouvent dans le jubé. En moins de vingt-quatre heures, ces meubles historiques, sont vendus à des paroissiens. Le jubé est aménagé en une salle de réunion pour les fins de la Pastorale de la paroisse.

Le 11 avril 2005 la Fabrique de la Paroisse St-Jean-Baptiste et la Municipalité du Village de Val-David signent une entente pour le partage des espaces de l’Église; cette entente vaut pour 5 ans et peut être reconduite. La baisse de fréquentation de l’Église, l’augmentation des coûts d’entretien de celle-ci, les besoins grandissants en salles communautaires de la Municipalité, tout concoure à la signature d’une telle entente. Cette entente préserve le lieu de culte de la paroisse Saint-Jean-Baptiste, confirme la priorité aux activités de pastorale, assurer une saine gestion financière de la Fabrique, préserve la mission d’engagement communautaire par la création d’une salle communautaire et finalement protège le bâtiment, valeur patrimoniale importante pour Val-David.

Mais la situation évolue rapidement. En 2006 la paroisse est de St-Jean-Baptiste est abolie. Val-David n’est pas seule dans le mouvement: Lantier, Saint-Lucie, Val-des-lacs perdent leurs paroisses qui sont toutes scindées dans une paroisse Sainte-Agathe élargie.

La municipalité entreprend en octobre 2009, vers la fin de l’entente de partage, des négociations avec la Fabrique de la paroisse de Sainte-Agathe en vue de la cession de l’Église et du terrain au bénéfice de la communauté Val-Davidoise; la cession (ou la vente) se réalise finalement le 8 février 2012. Quelques objets de cultes et l’orgue Casavant demeurent la propriété de la fabrique de Sainte-Agathe dans cette transaction. Si les objets de culte, incluant le chemin de croix ont facilement été déménagés à Sainte-Agathe, on ignore pour l’instant le sort qui sera réservé à l’orgue, sans véritable valeur marchande, apparemment en mauvais état et coûteux à déplacer et remettre en état.

En complément

Le presbytère de la paroisse

L’orgue Casavant de l’Église paroissiale

Les croix de chemin du village

Les curés de la paroisse St-Jean-Baptiste