Un siècle d’élections municipales : de 1940 à 1946

Par : Ghislaine Boisclair, Paul Carle et Michel Allard

 

 

Vingtième élection des 10 et 15 juillet 1940 

Les données proviennent de l’Avenir du nord du 8 novembre 1940 (page 2). Sont élus conseillers, Hormidas Paquin, au siège no 6, J.-André Deschamps, marchand, au siège no 2 et Armand Monette, cultivateur. au siège no 4. 

Napoléon Gascon, à la mairie, Armand Loiseau, Charlemagne Lachaine et Osias Beaulne poursuivent leur mandat.

NOTE IMPORTANTE SUR LE CAHIER MANQUANT DES PROCÈS-VERBAUX

Les archives de la municipalité comprennent plusieurs cahiers contenant les procès-verbaux des réunions du conseil. Tous les cahiers sont présents sauf celui couvrant du mois d’août 1940 jusqu’en février 1948. Nous n’avons pas non plus trouvé le second « cahier de votation » qu’a tenu fidèlement jusqu’en 1943 la municipalité.

 

Élection de juillet 1941

Clédomir Chalifoux, cultivateur, est élu par acclamation au siège no 1. Nous n’avons pu voir les procès-verbaux, mais semble que Napoléon Gascon ait vaincu Albert Leroux, l’autre candidat à la mairie. Nous ignorons avec exactitude quels autres conseillers furent élus, mais il semble que Eugène Dion, employé du CP et Anatole Germain, garagiste, furent les deux autres conseillers élus aux sièges 3 et 5.

Édouard Blondin est nommé secrétaire-trésorier de la municipalité: il restera en poste de 1941 à 1946.

Élection de juillet 1942

Sont élus par acclamation D’Assise Paquin au siège no 2, Hormidas Paquin au siège no 6 et Charlemagne Guindon au siège no 4

 

Élection de 1943

Élection de 1944

Élection de 1945

Élection de 1946

Élection de 1947

NOUS N’AVONS AUCUNE DONNÉES SUR LES ÉLECTIONS DE 1943 À 1947

 

Les données proviennent ici de Marie-Andrée Dufresne, Val-David fragments d’histoire, 1996. Napoléon Gascon aurait été maire jusqu’en 1943. Aimé Lalande lui aurait succédé de 1943 à 1948, puis Albert Leroux de 1948 à 1951. Nous n’avons pas la liste complète des personnes ayant été élues comme conseillers. 

Arthur Saint-Louis est nommé secrétaire-trésorier : il restera en poste de 1946 à 1967. 

Il semble qu’en mai 1947, selon Le Devoir, donc quelques mois avant l’élection de juillet, les six conseillers soient : D’Assise Paquin, Jean-Louis Dufresne, Roland Plante, Hormidas Paquin, Armand Loiseau et Napoléon Gascon.

En mars 1948, le PV de la rencontre du conseil municipal nous apprend qu’Albert Leroux est alors maire.

Val-David, municipalité touristique 

Val-David est en plein virage. Dans le rapport financier de la Municipalité pour l’année 1945, publié dans Le Devoir, on relève les détails suivants : la population de Val -David est de 798 personnes, dont 70 seulement sont des cultivateurs. La superficie totale de la municipalité est de 7,517 acres; là-dessus, les terres cultivées ou labourées forment 4,625 acres; les terres cultivables non labourées, 405 acres; les forêts, 2,021 acres; les marécages les rochers, les lacs, les rivières, les chemins et les routes, 102 acres; les lots à bâtirs ou les terrains vagues, 64 acres. L’évaluation des propriétés imposables se chiffre à $ 463,320; celle des propriétés non imposables (l’église et 3 écoles), à $ 13,100». En 1944, les citoyens de Val-David décident de former une association dont le but est de promouvoir le tourisme et les sports, en particulier le ski. C’est ainsi que naît la Ligue Civique de Val-David. Constituée en corporation le 8 août 1945, la Ligue Civique a pour premier président Roland Plante et pour vice-président Ernest Scroggie. Dès 1947, la Ligue Civique , publie un journal mensuel, Le Bulletin, conçu dans le but d’informer la population de toutes les activités de Val-David. En 1950, la ligue Civique compte 165 membres répartis dans 6 comités : le comité ski, sous la direction d’Ernest Scroggie, le comité immobilier, sous la direction de Maurice Rivard et Maurice Latour, le comité publicité, sous la direction de Jean-Louis Dufresne, le comité relations commerciales, sous la direction de Roland Plante, le comité jeunesse, sous la direction de Gustave Cordeau, et finalement le comité urbanisme, sous la direction d’Ovila Beaulieu. Plusieurs autres comités seront formés, notamment un comité qui veillera à faire entretenir les chemins pendant l’hiver, un comité qui encouragera les propriétaires à peindre leurs maisons, à planter des fleurs dans les parterres un comité qui mettra en rapport les touristes désireux de passer l’été à Val-David et les propriétaires de maisons à louer. Le comité du ski obtiendra quant à lui un succès considérable en organisant des compétitions qui seront rapidement reconnues par les sportifs de haut niveau au Québec et au Canada. 

La ligue Civique deviendra en 1966 la Chambre de commerce de Val David qui continuera son travail. La Ligue Civique forme aussi, en 1950, un Comité Féminin, dont la première présidente est Madame Aimé Lalande, la femme de l’ancien maire de l’époque. Quant à la Ligue, elle annulera ses lettres patentes le 31 janvier 1981.

Le Val-David nouveau 

Le quotidien le Devoir de Montréal publiait en 1947 un long article sur Val-David. On y découvre un village nouveau, déjà construit uniquement autour du tourisme. En voici quelques extraits : 

Pour le citadin, habitué au fracas des tramways, Val-David semble sommeiller au creux de ses montagnes. Pourtant, on travaille là-bas avec une ardeur d’autant plus remarquable que l’été va commencer et, avec lui, une des périodes les plus actives de l’existence ce village. Car l’été c’est la saison du tourisme. Le tourisme est l’industrie principale, disons même unique, de Val-David. L’importance de ce viIlage est en rapport étroit avec l’intérêt que lui témoignent les touristes.

Ces derniers donnent donc leurs raison d’être à tous les établissements de Val-David, y compris les quatre ou cinq manufactures qui fabriquent des meubles, des portes et des fenêtres pour les maisonnettes que leurs propriétaires loueront cet été aux étrangers en résidence temporaire. La note caractéristique de ce coin des Laurentides c’est l’empressement que mettent tous les gens de l’endroit à bien recevoir les visiteurs ou à imaginer ce qui pourrait les attirer et les garder. Car le touriste est un personnage difficile qui ne peut se contenter d’admirer un joli paysage… encore faut-il qu’il puisse se nourrir et loger confortablement. Voilà ce que les gens de Val-David savent bien; on ne peut donc s’étonner de les voir, ces jours-ci, astiquer, frotter et repeindre leurs maisons de pension et leurs hôtels. Il faut donc souligner l’esprit d’initiative des gens de ce village. Ils ont réussi, en peu d’années à transformer ce coin agréable des Laurentides, en un centre de tourisme fort recherché. 

Naturellement le tourisme est l’unique industrie de l’endroit. Il rapporte, dit-on, pendant les mois d’été un chiffre d’affaires de 4 à 500,000 dollar. Les manufactures qui sont établies existent surtout en fonction du tourisme. 

Et voilà, c’en était fait. Non seulement Val-David était sortie de la crise et de la prohibition, mais elle affichait ses nouvelles couleurs…

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