Par Colette Paquin
Le 18 octobre 1954, M. Josaphat Therrien, 63 ans, et sa femme, 55 ans, sont tués dans leur maison par deux adolescents montréalais de 14 et 15 ans.
M. Josaphat Therrien et sa femme. Source : La Presse 19 octobre 1954
Les détails fournis par le détective Ubald Legault:
Lundi soir vers 9 h, deux Montréalais, l’un armé d’une hachette et l’autre, d’une carabine de calibre 22, ont frappé à la porte de M. Therrien et lui ont demandé à manger. Il aurait refusé . Le garçon qui avait la carabine a alors abattu le sexagénaire d’une balle à la tempe. L’homme s’est écroulé sans vie dans le portique de sa maison. Les garçons sont alors entrés dans la maison et ont tiré une seconde balle dans la tête de Mme Therrien, couchée dans sa chambre. Puis ils ont fui dans l’auto de leurs victimes. Environ un mille plus loin, ils ont perdu la maîtrise du véhicule et ont roulé dans un fossé. Ils ont abandonné le véhicule et ont continué leur route à pied.
Aussitôt le double meurtre connu, le limier a ordonné au détective Elzéar Desjardins et agents de barrer les routes à Sainte-Agathe et à Saint-Jérôme. Grâce à ces barricades élevées sur les routes par la Sûreté provinciale, les deux jeunes fugitifs ont été arrêtés. Les suspects ont été conduits aux cellules de la Sûreté provinciale , dans la métropole, et durant la matinée auraient fait des aveux. »
Source L’Avenir du Nord , 21 0ctobre 1954
En route vers chez lui M, Roland Plante aperçoit l’automobile tombée dans le fossé et se rend chez un voisin pour lui faire part de cette découverte. Ce voisin est M. René Légaré qui reconnaît immédiatement l’automobile de son oncle. Les deux hommes décident donc d’aller immédiatement à la maison de M. Therrien.
Maison Therrien , Source:La Presse 19 octobre1954
M. René Légaré
» Il était environ dix heures et quart quand nous sommes arrivés sur les lieux , a dit M. Légaré. Il n’y avait pas de lumière et la porte était ouverte. J’entrai et je mis le pied sur quelque chose.
Je demandai à M. Plante de diriger les phares de son auto vers la porte, afin de voir dans la maison. J’aperçu mon oncle étendu sur le plancher, baignant dans une mare de sang, la tête percée d’une balle. Il était en Pyjama et pieds nus. Il avait également été tiré dans la poitrine.
M. Légaré et M. Guidon ont quitté les lieux et averti la police sans entrer plus lin dans la maison.
Entretemps les jeunes s’étaient rendus plus loin, chez M. Aurèle Cloutier pour lui demander à manger. Ils sont ensuite partis en taxi , après avoir ramassé la carabine et la hachette laissées à l’extérieur, pour se rendre à Montréal.
Les jeunes connaissaient la région, car ils parlaient de plusieurs endroits aux alentours, a dit M. Cloutier.
Source: La Presse 19 octobre 1954
Source: La Presse 19 octobre 1954
C’est M. Yvon Guidon, qui suite à l’appel de M. Cloutier, pris les deux jeunes à bord de son taxi en leur demandant de déposer leurs armes dans le coffre arrière. Les jeunes semblaient pressés de retourner à Montréal.
Environ trois minutes après le départ des garçons, M. Cloutier…avait appris la nouvelle du double meurtre. Il s’était empressé d’alerter la Sûreté provinciale qui, avec la coopération de la police municipale de St-Jérôme, fit surveiller les routes.
Source: La Presse 19 octobre 1954
Source: La Presse, 19 octobre 1954
Les deux jeunes, Gilles Boisjoli, fils d’un détective de l’escouade des homicides de la métropole, et Guy Desrosiers , furent accusés de meurtre, mais l’accusation pour Boisjoly fut retirée car « aucune preuve suffisante ne justifiait celle-ci » et qu’une » déclaration verbale présumément faite par Boisjoly à la police était inadmissible. «
Source: Progrès du Saguenay , 4 mai 1955