Cécile Monette Davidson

Par Jocelyne Aird-Bélanger en collaboration avec Carmelle Cavezzali

 

VAL-DAVID AU FÉMININ

Juin 2019

 

Cécile Monette Davidson, née en 1921

Pour le centenaire de Val-David en 2021, peut-être aurons-nous le privilège d’avoir UNE centenaire parmi nous ? 100 ans, 100 hivers, 100 étés, c’est bien cela que Cécile Monette Davidson aura vécu et traversé — un siècle au complet dont la plus grande partie dans notre village. Un siècle, dont 63 ans  avec son mari Stolan, plus 8 enfants en 13 ans, 19 petits-enfants, 21 arrière petits-enfants.  Toute une  vie bien remplie pour cette femme sereine qui se déclare aujourd’hui “pas sorteuse et toujours satisfaite”.

Madame Davidson, native de Ste-Lucie, habite en haut de la Montée du 2ᵉ Rang depuis 68 ans. Elle est apparentée à plusieurs familles originaires de Val-David, qu’elles se comment Monette, Davidson, Lachaine. C’est en 1951, après quelques années au village, que Stolan et elle déménagèrent dans la maison où ils ont élevé leur grande famille. À cette époque, celle-ci comprend 5 enfants,  dont 2  jumelles de 6 mois. La maison appartenait à Robert Lachaine ; elle avait été bâtie par le père de ce dernier, Édouard. II n’y avait ni eau courante, ni électricité. Très habile et travaillant, Stolan a immédiatement creusé un puits pour amener l’eau à la maison et a réparé leur demeure qui devait, au cours des années, accueillir 3 autres enfants. Un peu plus tard, il a fait installer l’électricité et  le téléphone dans le 2′ Rang. Petit à petit, les conditions de vie s’amélioraient.

Cécile Davidson est aujourd’hui une femme sereine qui raconte avec clarté et plaisir les événements qui ont marqué sa vie. On imagine facilement la quantité de travail accomplie par cette femme qui devait tenir maison avec peu de commodités modernes et préparer chaque jour quantité de repas. Comme cela se faisait couramment, elle aura donné naissance à 5 de ses enfants à la maison. Pour subvenir aux besoins de cette grosse famille, on gardait alors quelques vaches et cultivait un potager. Ses enfants descendaient allègrement la côte pour aller â l’école du rang où enseignait Simone Campeau, juste  à côté de ce qui est aujourd’hui l’Auberge du Vieux Foyer. Plusieurs de ses filles ont successivement travaillé à l’Auberge au cours des années scolaires.

Madame Davidson, comme toutes ses consœurs de l’époque, travaillait fort à la maison ; mais  elle aimait aussi tricoter et coudre, visiter sa sœur et voisine Anita Lachaine, ramasser  des fruits sauvages en famille selon la saison. Elle a aussi toujours aimé prendre des marches. L’hiver, elle marchait régulièrement au Mont Plante pour regarder les enfants skier avec les plus jeunes dans le traineau. Elle  a continué a pratiquer le ski de fond au-delà de 75 ans, souvent avec son amie Dorina Légaré. Elle a toujours été d’une grande hospitalité.  Les enfants amenaient régulièrement des amis pour souper après  le ski, allaient voir les spectacles à la Butte à Mathieu à pied et revenaient  coucher  avant de retourner en ski le lendemain.

Au début des années 60, elle épaula son mari tout a long du développement de leur “terre de roches” en vendant des terrains et construisant des chalets pour les touristes d’hiver. Les gens, qui s’installaient  petit à petit dans le coin, continuaient à arrêter pour demander conseils ou simplement jaser ; la porte était toujours ouverte. Comme le soulignait sa fille lors de l’interview réalisée par Carmelle Cavezzali, elle trouve que l’apport des touristes et des gens venus d’ailleurs a influencé positivement l’évolution du village et a ouvert de nouveaux horizons aux enfants d’ici. Dans son temps, dit-elle, personne n’était riche et tous vivaient de la même façon, mais il semble qu’on avait un peu plus de temps, peut-être pour les uns et les autres ; on ne courait pas tout le temps. 

Chaleureuse, Madame Davidson demeure toujours accueillante et aimerait bien garder sa porte ouverte comme autrefois. Les temps changent mais elle demeure sans amertume et heureuse de sa longue vie dans notre village.  » C’est bien beau ailleurs, dit-elle souvent, mais c’est encore plus beau chez nous.  »  Elle habite encore dans la maison que son défunt mari a aménagée pour elle et sa famille, bien entourée par cinq enfants qui vivent à Val-David. 100 ans…Une longue et belle histoire!

( Article écrit avec la collaboration de Carmelle Cavezzali et des membres de la famille de Madame Davidson) JAB

Madame Cécile Monette Davidson est décédée le 20 octobre 2019 à l’âge de 98 ans. 

 

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