Incendie de La Belle Chaumière

Par Colette Paquin

 

Un incendie majeur met fin à un gros projet de développement hôtelier .

La Belle Chaumière était située juste derrière la gare de l’époque à l’emplacement actuel du poste de pompiers.

Hotel La Belle Chaumière derrière la gare.1948 Collection: Gaetan Garreau

Cette auberge de quatre étages était vouée à un bel avenir avec tous les projets de rénovation prévus par son propriétaire M. Paul-Émile Quesnel.

Le 7 mai 1948, un article du Devoir soulignait l’installation préventive des incendies installée par M. Quesnel.

«  A une époque où des incendies désastreux rendent inquiets bon nombre de touristes dans les Laurentides, on apprendra avec doublement d’intérêt que l’hôtel de M. Quesnel est doté d’une installation préventive du dernier modèle.

Il s’agit du système Thermo-detek, en vertu duquel un thermostat a été installé dans chaque chambre. S’il fallait que la température de cette pièce monte à un degré dangereux, l’alarme serait immédiatement donnée par tout l’hôtel .

Un tableau indicateur montre dans quelle partie de l’établissement les flammes ont éclaté tandis qu’une lumière allumée au-dessus de la porte indique la chambre vers laquelle il faut se diriger.

De cette manière, les gardiens peuvent maîtriser les flammes avec un extincteur chimique quelques minutes seulement après qu’elles ont pris naissance »

Extrait Le Devoir, 7 mai 1948

Malgré toutes ces précautions, à peine un an plus tard, le samedi 16 juillet 1949  l’hôtel La Belle Chaumière est la proie de flammes. L’auberge n’a pu être sauvée de l’incendie mais on peut supposer que le système de prévention des incendies ait permis de sauver toutes les personnes présentes.

Incendie de La Belle Chaumière. source:Le Devoir 18 juillet 1949
 

« En moins d’une heure, des flammes se propageant avec la vitesse de l’éclair ont complètement détruit l’auberge La Belle Chaumière, tôt  samedi matin.

Plus de 40 personnes, pensionnaires et employés, eurent  le temps de quitter l’hôtel sans subir aucune blessure. On croit que l’incendie aurait été causé par des fils électriques défectueux.

Les flammes furent découvertes vers 8h, samedi matin. Immédiatement quelques-uns des employés qui travaillent dans la cuisine donnèrent l’alerte. Les pensionnaires de l’hôtel furent promptement  éveillés et tous quittèrent l’auberge sans qu’il y eut de panique. »

Extrait La Presse, 18 juillet 1949

« Il est surprenant que personnes n’ait été blessé » a déclaré le chef Tourangeau. «  Le feu se propagea si rapidement que jamais on aurait pu croire que les gens à l’intérieur pourrait s’en sauver. Mais ils sortirent dans l’ordre et il n’y eut pas de panique »

La police estime que les dommages sont de $100,000 à $125,000…

La gare du CPR, situé tout près et plusieurs autres cottages auraient également subi des dommages. La rapide intervention des pompiers de Val-david, Val-Morin et de Ste-Agathe a empêché que des dommages sérieux ne sont causés aux édifices environnants. Les citoyens vinrent en aide aux pompiers pour combattre les flammes. « 

Extrait Le Canada 18 juillet 1949

Projet de rénovations prévues avant l’incendie

À cette époque 20 chambres étaient déjà disponibles pour les visiteurs et M. Quesnel projetait d’en ajouter 10 autres.

« Sa construction n’est pas totalement achevée puisque deux ailes sur trois devront être élevées dans quelques années.

Mais tel quel, l’hôtel donne déjà une idée des proportions intéressantes qu’il aura plus tard. Un joli perron en pierres nous conduit à l’entrée principale et au foyer, dont un coin est occupé  par le comptoir derrière lequel on rencontre la figure sympathique du propriétaire , M. Paul-É. Quesnel.

                                                                 *

L’hôtel  la «  Belle Chaumière » frappe tout d’bord favorablement le touriste parce qu’il est de construction  toute récente; encore un peu  on sentirait l’odeur fraîche de la peinture sur les murs de teintes pastel, qui entourent  les chambres.

Celles-ci sont d’une extrême propreté et le touriste le plus difficile ne peut exiger de lit plus confortable que celui qui l’attend dans cet hôtel .

Un des chambres à coucher. Source: Le Devoir 7 mai 1948

 

S’il descend à la salle à manger, il trouvera une table fort bien servie dans le décor agréable d’une pièce bien aérée, où de grandes fenêtres laissent entre à flots les rayons de soleil.

La salle à manger. source : Le Devoir 7 mai 1948

Au sous-sol se trouve un joli bar, tandis qu’au deuxième ceux qui aiment le repos au grand aire peuvent aller s’étendre sur une vaste véranda. « 

 
Le bar. Source: Le devoir 20 mai 1948
 
 

Extrait: Le Devoir 7 mai 1948M.

Quesnel avait aussi prévu plusieurs possibilités de divertissement directement à l’hôtel ou à proximité.

« Son propriétaire, M. Paul Quesnel, est un jeune homme fort entreprenant. son hôtel est situé dans une maison très vieille dont il s’est rendu possesseur le 20 décembre 1945. Aujourd’hui, cette construction est complètement remise à neuf. Les touristes seront particulièrement à même de s’amuserdans la cave…Entendons-nous: il s’agit d’une cave qui sort de l’ordinaire : avec un bar très moderne, un coin pour les jeux et surtout un cachet spécial conféré par des murs en grosses pierres de taille et une cheminée monumentale.

Ce n’est pas tout, M. Quesnel aura des appareils de gymnastique, un tennis et même deux chaloupes et un canot qui navigueront sur le lac de la Sapinière par permission spéciale des propriétaires de cet hôtel. Ces derniers ont aussi accordé à M Quesnel le privilège de posséder sur ce lac un bout de plage portant le nom de la « Belle Chaumière »

Extrait : Le Devoir, 17 juin 1948

« Monsieur Quesnel est rempli d’espérances. Il a travaillé avec une ardeur digne d’ éloges pour doter Val-david f’un hôtel qui puisse répondre à l’afflux toujours grandissant des touristes vers cette région.

On peut espérer que ses efforts ne seront pas inutiles quoique déjà quelques mois depuis l’ouverture de la «  Belle Chaumière », cet hôtel connaît un succès remarquable.

Extrait: Le Devoir 7 mai 1948

Cet incendie mit fin à l’avenir prometteur de la Belle Chaumière et obligea M. Quesnel à faire cessions de ses biens en date du 15 août 1949 tel qu’en fait foi la loi sur la faillite publié dans L’avenir du nord le 26 août 1949.

Publié dans L’avenir du nord le 26 août 1949

Aucune information ne fut trouvée sur ce que Monsieur Quesnel a fait par la suite, ni même s’il est demeuré à Val-David ou dans les environs.

Publicité dans Le Canada français 17 mars 1949

 
 
  Publicité dans Le Devoir 17 juin 1948