La famille Berthiaume au Lac Paquin

Par Paul Carle, historien

 

Propos recueillis en 2001 et assemblés par Paul Carle en juin 2019

 

 
 
 
Madame Marie Lord-Berthiaume

 

 

 

La Famille Berthiaume est associée à l’histoire du journal La Presse à Montréal. Le grand père de Mme Lord-Berthiaume, Trefflé Berthiaume (qui avait travaillé comme typographe à La Minerve) achetait le journal La Presse en 1889. En janvier 1915 (à son décès), le journal devenait la propriété de la famille Berthiaume, et ce jusqu’en 1967 (alors que GESCA, filiale de Power Corporation l’acquiert).

À la suite du décès de Trefflé Berthiaume, ses trois fils occupent diverses fonctions : l’aîné, Arthur, préside la compagnie et dirige les finances et l’administration alors qu’Eugène s’occupe de la rédaction et Édouard de l’équipement. Pamphile DuTremblay, gendre de Trefflé Berthiaume (il a marié Angelina Berthiaume le 21 septembre 1907) devient à son tour président de La Presse en 1932.

 
Trefflé Berthiaume, Grand-père de Mme Lord-Berthiaume et propriétaire de la Presse. Wikipedia

 

 

 

 

 

 

Mme Lord-Berthiaume est la fille de Arthur Berthiaume, le fils aîné; monsieur Berthiaume connaissait M. McConnell,aussi du Lac Paquin et qui possédait le journal Montreal Star ; il fréquentait aussi plusieurs anglophones du Lac des Sables à Ste-Agathe Il a acheté la propriété au Lac Paquin en 1919. Il en a entendu parler de la propriété par Mr. Kennedy, des taxis Kennedy de Montréal.

Au souvenir de Mme Lord-Bertthiaume, il y avait déjà plusieurs anglophones au Lac Paquin en 1919 (les Clark, Cochrane, McCawskill, Cook…). Elle avait 6-7 ans lors de son premier voyage au Lac. Ils y venaient assez souvent, mais sont venus plus fréquemment, par la suite, quand le ski s’est développé comme activité l’hiver. Selon elle, il y avait, déjà en 1919 plus de maison que sur la photo qu’on trouve page 11 dans le livre de Mme Dufresne.

Parlant du livre de Marie-Andrée Dufresne paru en 1996,, elle nous affirme que c’est son frère (probablement Charles-Arthur) qu’on voit, sur un poney, ouvrant la procession de la St-Jean, sur la photo de la page 72.

La maison qu’on voit à la page 11 a brûlé. Son père en a reconstruit une autre en 1932, toute en ciment. Le moulin à vent qu’on voit sur la photo leur a servi à pomper l’eau d’une source qui était située de l’autre côté du Lac Paquin (par un long tuyau sous l’eau) sur le terrain de M. Frieds.

Le lot que sa famille possédait faisait environ 5 acres sur le bord du lac, avec environ 400′ de façade sur le lac.

Elle se rappelle que vers ses 17-18 ans, sa tante Angelina, mariée à Pamphile du Tremblay, est venue, avec celui-ci, en Rolls Royce jusqu’au Lac Paquin. Une visite remarquée dans le coin. C’est cette tante à elle qui a créé la Fondation Berthiaume-du-Tremblay.

Son père, Arthur, est décédé en 1932. Une messe anniversaire a été célébrée chez nous en 1933

La Presse, 17 juillet 1933

Mlle Berthiaume s’est mariée en 1934. Sa mère, née Blanche Bourgouin a été l’une des fondatrices, avec Mme De Gaspé-Beaubien, de l’Hôpital Ste-Justine. Marie Lord-Berthiaume a été, encore jusqu’à récemment, bénévole à l’hôpital créé par sa mère.

Au décès de son père, en 32, son frère Gilles a racheté toute la propriété. Son frère Gilles a vendu la maison familiale et un bout de terrain (dont presque tout le bord de l’eau) à M. Belladi, un hongrois, qui a rajouté un étage à la maison et y a aménagé une auberge, le « château sur le lac ». M. Belladi a ensuite vendu la propriété aux Jésuites. (Elle avait fait une offre d’achat, mais qui n’a pas été acceptée). Des jeunes ont mis le feu à la maison en novembre 1973 (des jeunes du Centre Immaculée-Conception en visite). Réjean Paquin avait le premier à voir les flammes et avait appelé les pompiers. Le troisième étage, fait en bloc de ciment s’était écroulé sur les deux premiers étages. Un cousin de son mari, M. Labelle a racheté la propriété.

Mme Maris Lord-Berthiaume était la seule fille d’une famille de 5 enfants (elle a 2 frères plus vieux et 2 plus jeunes). Il y avait un tennis sur la propriété de ses parents. Elle appréciait beaucoup la natation dans le lac. Elle a appris à y faire du ski nautique. En 1927, à 14 ans (elle dit qu’elle était «un drôle de moineau» à cette époque), elle a acheté une voiture. Une Ford à pédale (avancer-reculer-arrêter) qui avait été immatriculée au nom d’Irène Gascon, une de leur bonne, qui avait 18 ans, donc l’âge légal. Elle se promenait au Lac uniquement avec sa voiture. Elle a même pris le fossé, alors qu’elle était accompagnée par une demoiselle Usereau que Rodrigue (?) élevait. Mlle Usereau a dû pousser la voiture. Soin père a donné sa vieille voiture au voisin, M. Alphonse Paquin qui semble l’avoir transformé en moulin à scie.

En 1919, au Lac Paquin, on faisait surtout du foin. Elle se souvient d’un Hormidas (?) qui faisait l’élevage des moutons sur le 7 ème rang. Elle a fréquenté le Yellow Tea Room (créé par la famille Scroggie) sur le X ème rang. Elle ne fréquentait pas tellement le village de Val-David sauf pour la messe. Elle jouait avec les petits «juifs» qui louaient des chalets des Chalifoux. Elle a appris l’anglais comme cela.

Son oncle Pamphile du Tremblay a été sénateur, conseiller législatif à Québec et député de Laurier au fédéral. Il semble avoir obtenu du fédéral qu’on change le nom du Lac Paquin, pour celui de Lac Berthiaume. Son frère Gilles a même fait peindre le nom de Berthiaume en grandes lettres blanches sur un rocher de l’autre côté du Lac. Suite a une plainte des propriétaires du lot sur lequel est le rocher, ils ont dû l’effacer.

Ella avait un cheval qui était dans une écurie qui a été transformé en garage à l’arrière de la maison qu’elle habite actuellement (sur le 7ème rang). Son père a acheté une vache, à un moment donné. Cette vache ne donnait pas de lait malgré ses efforts. Il s’est aperçu, en demandant au voisin, que cette vache n’avait pas encore vêlé. Il l’a changé pour une autre.

Mme Marie Lord-Berthiaume est décédée en 2008 ; elle habitait toujours le Lac Paquin