Par Colette Paquin
Une scène de plus éprouvante se produit à Belisle’s Mills.
Publié dans La Presse, mardi le 2 septembre 1919
Un danger public
( La PRESSE , 2 septembre 1919)
Belisle’s Mills, 2 —
Une scène de plus émouvantes s’est produite ici samedi soir, à l’ arrivée du train de 7 hrs, alors qu’un passager tomba entre la voie ferrée et le quai de la gare lesquels ne sont distants que de deux pieds, Le chef de gare, M. Arthur Frenette, se précipita vers l’infortuné voyageur et, au risque de sa vie, il le maintien solidement tant que dura le passage du convoi. M. Frenette fut légèrement heurté par le marchepied de la première voiture , et il a dû déployer un sang-froid et une force physique extraordinaires pour se garer des marchepieds des 10 autres wagons et soutenir le voyageur qui aurait été haché par le convoi sans telle interventio opportune.
L’émotion fut intense chez les voyageurs qui se trouvaient sur le quai de la gare, car la position du malheureux était des moins tenables; il avait en effet les pieds accolés sur le côté des rails et une partie du corps sous les marchepieds des wagons qui défilaient. L’agitation, encore une fois, était tellement vive que plusieurs voyageurs oublièrent paquets et valises à la gare.
Il y a quelques mois, M. Frenette sauvait la vie, en de telles circonstances, à un jeune enfant de la paroisse: mais moins chanceux que le voyageur de samedi, ce jeune enfant eut une partie du pied coupée par la roue du wagon.
Le quai de la gare , tel que présentement disposé, constitue un véritable danger pour le public voyageur et il serait grand temps que des modifications y fussent apportée.