L’histoire du ski à Val-David

En collaboration de plusieurs auteurs

 

L’histoire du ski de notre village s’écrit de diverses façons. Nous tenterons par une suite d’articles de rappeler les principaux événements historiques qui ont apporté une contribution importante au développement du ski sur le plan socio-économique et touristique de notre milieu de vie. Vers les années de 1920, on voit déferler à travers monts et vaux, des skieurs et skieuses sur de rudimentaires planches de bois fabriquées à même les talents des artisans locaux.

Village de St-Jean-Baptiste de Bélisle vers 1930 au Lac Paquin à Val-David – Collection : SHPVD

En 1938, Léonidas Dufresne, alors propriétaire de l’Hôtel La Sapinière, fait installer un remonte-pente, sur le versant nord-ouest du Mont-Césaire. Vers 1944, ce petit centre de ski alpin, où on y pratique aussi le Télémark est relocalisé au mont Saint-Aubin.

En 1945, on fonde le Club de Ski Val-David, qui ouvre un premier réseau de pistes de ski de fond et sur le versant nord du Mont-Césaire on aménage des pistes de ski alpin et on y installe un remonte-pente. En 1949, le Centre de Ski Mont-Plante qui englobe les installations du mont Saint-Aubin et du Mont-Césaire prend naissance. Il connaît une grande popularité jusque sa fermeture en 1982.

Le Mont-Plante en 1963, Collection SHPVD
 
Le centre de ski Mont-Plante en 1973 ~ Collection SHPVD
Jacques Parent, charretier du Village, conduisant le Mont-Plante Express au Mont-Plante en bas, vers 1976. Photo Archives de la SHPVD. 

 

En 1950, monsieur Yvon Guindon, installe un centre de ski alpin sur une colline située sur le chemin du Condor, à quelque trois cents mètres derrière l’Hôtel La Sapinière. Appelé Le Mont-Guindon, le remonte-pente est doté d’un câble, mû par un moteur de marque Buick. Au sommet de la colline, le propriétaire y érige L’auberge-des-Quatre-Vents. Les opérations de ski du Mont-Guindon se poursuivent jusqu’en 1962.

En 1952, monsieur Paul Lehoux ouvre le Centre de ski alpin Mont-Chevreuil, sur une magnifique montagne située en bordure de la route 117. Il s’agit d’un des plus hauts sommets de ski de notre région des Laurentides, après le Mont-Tremblant et le Mont-Blanc. Vers 1975, le centre est connu sous l’appellation de Mont-Alta. Aujourd’hui le ski alpin s’y pratique surtout les fins de semaine et durant les périodes des fêtes et congés scolaires. Les adeptes du ski de Télémark ont choisi le Mont-Alta pour la qualité et la configuration des ses pentes.

Vers 1965, on ouvre Le Centre du Lac Barbara. Il est situé sur la Montée du 2e rang, à quelque cinq kilomètres du noyau villageois. Ce petit centre sportif est doté d’un remonte-pente à câble, mû par un moteur de camion. Au début on y pratique le ski alpin, puis, plus tard la descente en toboggan. On dévale la pente à fière allure, le toboggan ne possédant aucune manivelle de conduite, ni de contrôle de vitesse. Durant l’année 1970 le centre n’opère plus.

Le centre de ski WIndy Top ouvre en 1949. Il appartient à Georges et Alexis Yarushevsky. Il est situé sur le Chemin Vallée Bleue et ses opérations de ski se trouvent à un tiers de kilomètre de la route nationale 11 ( la 117 aujourd’hui ), il deviendra en 1963, le centre de ski Vallée Bleue.

Le centre de ski Vallée Bleue

Fondé en 1963 par John Lingat, ce merveilleux domaine sportif qui se distingue par son originalité et sa politique familiale.

Il était une fois, au début des années ’60, une famille qui, séduite par la splendeur des paysages Laurentiens décide de s’installer à Val-David et de s’y acheter… une montagne. C’est ainsi que débute l’aventure du centre de ski Vallée Bleue dont l’ouverture fut officiellement célébrée le 15 janvier 1963 en présence de John Lingat, son fondateur. Une chose est sûre, ce centre qui sort de l’ordinaire a gardé son caractère familial et c’est ce qui a fait depuis toujours sa renommée.

La femme et les enfants de John Lingat maintiennent ce «trait de famille». Aussi son centre se distingue des autres par son originalité et sa politique familiale. Ses priorités visent surtout le ski en famille. De plus, il possède une école de ski et de planche à neige dont les cours sont destinés aux bouts d’chou et dont les méthodes d’enseignement sortent de l’ordinaire. Les moniteurs déguisés font appel à l’imaginaire et surtout au jeu, ainsi l’intérêt des enfants est maintenu et l’esprit de compétition implanté. Quelle joie de se faire enseigner le ski par un lapin rose géant!

Au centre de ski Vallée Bleue, l’atmosphère est vraiment familiale et l’ambiance y est magique. Dix-sept pistes s’offrent aux amateurs ainsi qu’aux avancés pour les adeptes du ski et de la planche à neige. Il y a trois remontées mécaniques qui peuvent monter jusqu’à 4650 personnes à l’heure!

En 1957, John Lingat et son associé Frank Juodkoyes, font l’acquisition du Centre de ski Windy Top. Le Centre de Ski Vallée Bleue est rebaptisé de cette appellation en 1964. Ce nom s’inspire du fait que le centre se trouve sur le chemin Blue Valley Road. En 1970, monsieur Lingat rachète les parts de son associé. Originellement le domaine acquis se trouve sur les lots de terres numéros 31-15 et 32-73, dans le rang dix du Canton Morin. Des parties des lots 30 et 31 du même canton sont acquises plus tard par monsieur Lingatt pour compléter le centre.

En 1958, John Lingat fait creuser un lac et y érige un barrage en bas de la montagne, ceci dans le but de développer un domaine domiciliaire. Mais vers 1963, notre bâtisseur se raviser et procède à la mise en place des installations de remonte-pente et d’un immense chalet de ski. C’est ainsi que des améliorations constantes s’effectuent d’une année à l’autre pour parfaire ce centre de ski. En 1963 on installe un Jet-Poma-lift que l’on réclame être rapide, puis un T-Bar en 1964. Un petit Poma-lift en 1965 et un nouveau T-Bar en 1973, lequel remplace le premier Jet-Poma lift. Et un autre T-Bar en 1979, rapatrié du Mont-Fugère. Enfin, un premier Télésiège triple est installé en 1981 et un autre celui-ci un quadruple en 1988. Monsieur Lingat est un visionnaire, il réalise que pour maintenir un centre de ski il faut le moderniser pour attirer la clientèle. En 1983, les fusils de la fabrication de la neige artificielle sont en opération.

À l’âge de 69 ans, John Lingat nous quitte. Il laisse à son épouse et à ses enfants un héritage merveilleux. Le Centre de Ski Vallée Bleue. Son fils Manfred prend les commandes de l’entreprise familiale et pendant plus de 20 ans comme directeur général, il gère le commerce d’une façon habile comme son père John. En 1994, Manfred fait construire un super beau bâtiment de deux étages pour agrandir la salle à manger et accommoder les skieurs. À l’an 2000, la fréquentation des skieurs est de l’ordre de 60 000 visites par saison.

Après plusieurs décennies chez la famille Lingat, le mont de ski Vallée Bleue change de propriétaires en novembre 2018. Ce sont Isabelle Émond et Luc Beaujean, un couple de passionnés du ski qui étaient au mont Sutton auparavant, qui deviennent propriétaires.

Centre de ski Vallée Bleue , année inconnue . Collection SHPVD

Vallée Bleue en 2000. Photo Claude Proulx.

 

 

 

Le Mont-Alta

Il neige sur Val-David, avec une température de moins vingt degrés centigrades. Les skieurs de la journée sont déjà couchés. Il est minuit et il faut aménager les pentes pour demain, neuf heures, car il y aura affluence. Durant toute la nuit, Oswald Lingat, s’affaire à opérer sa machinerie, partout, sur toutes les pistes, pour niveler la neige et préparer les conditions de ski, pour que les clients soient en mesure d’avoir tout le plaisir qui leur revient à dévaler les pistes de sa montagne. Vers six heures du matin, Oswald, qui a travaillé fort toute la nuit, va à son tour prendre un peu de repos, pour accueillir ses clients, qui arriveront dans quelques heures.

Sur le Mont du Chevreuil, en 1952, Paul Lehoux installe, un remonte-pente à chaise simple, pour ainsi ouvrir une station de ski alpin, qu’il nomme Le Mont-Chevreuil. Son domaine d’exploitation d’une superficie de soixante-cinq acres, fait partie des lots trente-sept, trente-huit et trente-neuf, du dixième rang dans le canton Morin, en bordure de la route onze, aujourd’hui la 117. Cette belle montagne a l’avantage d’être un des plus hauts sommets de ski de notre région Laurentienne, après le Mont-Tremblant et le Mont-Blanc. Vers 1972, Leroux ajoute un remonte-pente à chaises doubles, juste à côté du premier et en 1976 on en installe un autre, celui-ci, un Poma-lift, aussi appelé un tire-cul. Il renomme son centre sous l’appellation de Mont-Alta. Vers 1979, un restaurant pour skieurs, «Le Frankie’s» est construit en bas de la pente, lequel sera détruit par le feu quelques années plus tard. À partir de 1980, et durant trois saisons, Bertrand Lefebvre, exploite le centre en location.

Écusson de l’école de ski Louis Pelletier au Mont Alta, 1980. Archives de la SHPVD.

En 1983, Kurt Zurbuchen, un skieur autrichien de réputation internationale, se porte acquéreur de la station Mont-Alta.

Au printemps de 1986, Oswald Lingat, fils du fondateur du centre Vallée Bleue, achète la station Mont-Alta. De multiples améliorations y sont faites. Puis au tournant des années 2000, le centre est géré par Lise Bonenfant, une habile administratrice, qui depuis 1990 a donné naissance à trois belles filles avec Oswald; Cinthia, Lawrence et Frédérique. Cette dernière s’avère être une future championne du ski acrobatique, sous l’habile direction de Josée Charbonneau, championne olympique, qui dirige le Club de Ski acrobatique de Mont-Alta. Cette station dont la fréquentation est à caractère familial gère aussi une école de ski. Le Centre est surtout ouvert les fins de semaine, durant les périodes des fêtes et congés scolaires. Les adeptes du Télémark et du Surf sur neige ont choisi le Mont-Alta pour la qualité et la dénivellation configurative de ses pentes.

Fermée en 2012 après 61 ans d’activité, la station de ski Mont-Alta rouvre encore ses pentes aux skieurs depuis 2014, et ce, sans aucune remontée mécanique… Devenu 100 % hors-piste, le domaine skiable est entièrement couvert de neige naturelle non damée. Le vieux télésiège démantelé n’a pas été remplacé et il faut donc transpirer un peu sur ses skis munis de peaux d’ascension pour se rendre au sommet.

En complément