Chronique d’autrefois : le lac Paquin

Publié dans le journal Le Sommet de Sainte-Agathe-des-Monts
14 janvier 1976

 

Par Jocelyne Aird-Bélanger

 

Chronique d’autrefois, texte original de Jocelyne Bélanger publié dans le journal
Le Sommet le 14 janvier 1976. Archives Jocelyne Aird-Bélanger.

C’est dans la région du Lac Paquin qu’a commencé le développement de la paroisse de Ste-Agathe. En 1849, lorsque Narcisse Ménard, son frère Olivier et leur futur beau-frère Jean-Baptiste Dufresne arrivèrent dans le Nord, ils s’installèrent, je me demande encore pourquoi, sur la Montée Duquette. Narcisse Ménard avait même choisi le site actuel de la ferme Duquette.

En ce temps-là, les arbres recouvraient toute la terre, jusqu’au bord des lacs. Courageux, solides, les colons ont commencé à défricher, à la main, sans cheval. Leurs femmes les aidaient en tirant elles-mêmes sur les arbres qui servaient de herses à creuser les sillons.

On m’a même raconté que l’on brulait les arbres déracinés à l’année longue afin de dégager assez de terre pour cultiver. Ça vous dit quelque chose ces feux et ces fumées constamment entretenues, des années et des années durant? Avez-vous remarqué la quantité de roches qui parsèment les champs cultivés?

Peu à peu le paysage a commencé a ressembler aux photos que vous voyez ici. 

Paysage au Lac Paquin, 7e rang, fin des années 20; les arbres disparaissent lentement mais sûrement;
in M.A. Dufresne, Val-David fragments d’histoire, 1996, p 11.
 
 Vue du Lac Paquin, à l’époque de Belisle Mills. Carte postale sans date. BAnQ

Ces terres arables alors très productives remplaçaient la forêt sauvage, on dégageait les bords de lacs pour faciliter la pêche et la circulation d’hiver. Malheureusement, à cause de cela et à cause aussi de la qualité limitée du sol on a vite épuisé la valeur agricole de la région. On vivait de longs hivers, de sarrasin, de patates et de quelques poissons. Le bon « vieux temps » c’était surtout un temps dur, pauvre et sans confort. Raison de plus pour admirer ceux qui sont restés et qui ont développé ce pays malgré tout.

 

En complément

  • La maison Joseph-Bélisle, article de Claude Proulx, 2000.  La Maison Joseph-Bélisle fait partie du patrimoine architectural de Val-David. Il s’agit bien ici, de la plus ancienne maison qu’il nous est donné de reconnaître comme telle sur notre territoire.
  • L’histoire des Ménard, premiers défricheurs au lac Paquin, article de Claude Proulx, 2002. 
  • Les épiciers au Lac Paquin, article de Claude Proulx, 2000